Même si de nombreux efforts sont faits un peu partout dans le monde, les hommes et les femmes ne sont toujours pas encore égaux face à l’emploi. Par ailleurs, le récent phénomène #balancetonporc (affaire Harvey Weinstein) montre que l’ascension professionnelle des femmes reste confrontée à des préjugés, des remarques sexistes… Bon nombre d’entre elles hésitent donc à se lancer, entreprendre et se mettre à leur compte. Même avec le développement de nouveaux métiers et de nouveaux modes de travail grâce au numérique, le plafond de verre existe encore.
En parlant de nouveaux modes de travail, le statut de freelance pourrait-il contribuer à réduire ces inégalités professionnelles hommes-femmes et permettre d’atteindre une certaine mixité ?
Statut de freelance : qu’est-ce que c’est
Tout d’abord, il faut souligner que le terme de freelance n’a pas vraiment de définition « légale ». En effet, ce terme anglo-saxon recouvre une réalité qui n’en est pas une pour les instituts de statistiques. C’est la raison pour laquelle on parle également de travailleur indépendant. Autrement dit, avoir le statut de freelance revient à travailler seul pour le compte de clients à travers des missions de longue durée ou des missions plus courtes. Il se distingue donc du statut de salarié en CDD ou en CDI par le fait qu’il n’est soumis à aucun lien de subordination envers les clients. Pour rappel, on entend par lien de subordination l’une des caractéristiques qui permettent de qualifier une convention de contrat de travail. Il s’agit de l’exécution de tâches sous l’autorité d’un employeur qui dispose d’un pouvoir coercitif.
Par contre, travailler en freelance c’est jouir d’une pleine autonomie notamment en ce qui concerne son temps de travail. Quelqu’un qui travaille en freelance a donc la totale liberté de choisir ses horaires, ses jours de travail ainsi que son lieu de travail ; cela peut-être dans un espace de coworking, à la maison, dans une bibliothèque…
Le développement, ces dernières années, de ce statut est particulièrement lié au fait que le champ des possibilités est assez vaste. Cette forme innovante de travail est en effet adaptée à de nombreux secteurs comme l’esthétique, les activités de conseil, l’ingénierie, le développement web, le graphisme…
Une solution, notamment dans le numérique ?
Il est vrai que les femmes sont encore minoritaires à opter pour le freelance (environ 70 % d’hommes pour 30 % de femmes), mais elles sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers ce statut pour leur épanouissement professionnel. C’est la raison pour laquelle parmi les modules de programme Hack Her_ nous avons une section dédiée au statut de freelance. Et après la première saison, nous travaillons actuellement avec certaines des participantes qui proposent des prestations de rédaction web sans avoir à forcément venir travailler dans nos locaux.
Une chose est certaine, le numérique est l’une des meilleures solutions pour réduire les inégalités professionnelles hommes-femmes. Ceci tout simplement parce qu’il s’agit d’un secteur qui favorise différents types d’organisation de travail et qui fait constamment appel à de nouvelles compétences. Il faudra donc continuer les efforts de valorisation des métiers du numérique auprès des femmes afin de leur donner l’occasion de faire jeu égal avec les hommes grâce au statut de freelance. Surtout lorsqu’on sait qu’en Afrique elles sont les championnes de l’entrepreneuriat. Le constat est que même si certaines commencent à se tourner vers ce mode de travail, leur place dans le numérique est encore faible. Et quand elles y viennent, on les retrouve beaucoup plus au niveau de métiers liés à la communication comme la rédaction web, le design graphique… Avec notre programme Hack Her_, nous proposons des formations basées sur l’apprentissage afin de motiver plus de jeunes femmes à se tourner vers les métiers techniques, comme celui de développeur web/mobile.
D’autres actions dans les communautés Tech en Afrique sont menées pour combler ce vide. Bien évidemment, tout ceci doit être soutenu particulièrement par le secteur de l’éducation/formation de telle sorte que les femmes soient motivées à allers vers des métiers d’avenir assez techniques.
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